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a i r (e)  de  j e (ux)
18 août 2009

Passe- murailles dans le 20ème

"Je vous parle d'un temps que les moins de vingt ans ne peuvent pas connaître eeeeuuuuuuh..." Je sais par avance la portée restreinte de cette nostalgie ouverte..nostalgie des paysages urbains faubourgeois, d'une certaine idée du vagabondage.
Paris à cet égard fonctionne, enfin fonctionnait comme une succession de petits quartiers avec ses spécificités architecturales, ses ruelles, ses arrière cours, des cités fleuries, ses surprises, ses passages verdoyants multiples, comme une traversée historique palpable pour tout marcheur rêveur..et ses troquets secrets avec trois tablounettes pour récompenser la curiosité...

J'ai vécu plus de trente ans dans le 20ème arrondissement à partir des années 70...Un quartier significatif  de cette perpétuelle mutation. Métissé et populaire, très commerçant, puis récupéré par une nouvelle génération, annexation du pourtour par le centre, relooking prêt à décorer genre M6. Dans cette irréductible progression de la soustraction d'âme, l'art mural urbain résistant a connu son essor effervescent et clandestin, imprimant la mémoire de ses traces éphémères, ombres portées ou animaux exotiques bariolés. Les années 80 simultanément voit l'ascension de la branchitude stéréotypée  par l'axe Oberkampf, l'effondrement et la réhabilitation des quartiers les plus populaires : des enfilades de petits immeubles anonymes se substituent aux petites maisons de guingois, les ghettos hlm y cotoient  les bobos enfin devenus proprios.
Dans ce climat de disparition lente, les artistes urbains prennent les murs en leur inssufflant une gouaille et une poésie énigmatique ou colorée, aux accents de Prévert...Les zanimos de la jungle gambadent tandis que les danseurs blancs chantent "c'est nous les gars de ménilmontant"; tapi dans l'ombre reposante, l'homme à l'imperméable se fraie un chemin furtif le long des fissures friselées de fleurettes..

Le pavillon Carré de Baudoin, ancien couvent, reconverti récemment en monument tendance, annexe d'expos ou de foire d' art contemporain, profite de la torpeur estivale pour célébrer cette mémoire en en exposant les principaux fleurons: Nemo et son homme invisible (?), le collectif Mosko et leur ménagerie exotique, ainsi que le fameux Jérôme Mesnager et son danseur blanc. Le résultat est joyeux et débridé, une fresque sur le mur alentours comme une invitation festive , un circuit découverte  dans le quartier complète in vivo l'hommage à ces herbes folles entre les pavés du conformisme.
Une exposition ludique accessible au enfants, à compléter agréablement par une pause chill out à la Bellevilloise qui consacre l'espace du loft  pour la seconde année à sa Grande Prairie.

ps : j'ai conscience que ce post est un peu caricatural, un peu réac, il n'y a pas de mal à vouloir être proprio dans le 20ème mais ce quartier de proximité s'effiloche dans une logique de l'ersatz bien triste...

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"Art urbain" jusqu'au 29 Août, pavillon Carré de Baudoin, 121 rue de Ménilmontant entrée libre.

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